projection, rencontre
  • Déraillements

  • un film de Thierry Derocles, 1983

Dérailler, c’est sortir de la voie. À La Chesnaie, clinique psychiatrique du Loir-et-Cher, on en a fait son quotidien. Dans cet espace de la folie surgissent des wagons de chemin de fer récupérés pour la construction d’un bâtiment destiné aux gens de passage. Déraillements raconte la vie de ce chantier peu commun où se côtoient des pensionnaires, des soignants, des architectes et des élèves d’une école d’architecture. Attention, inconscient ! Ne pas oublier, le but c’est sortir de la clinique, se remettre sur ses rails…

Dans la continuité du projet psychiatrique de la clinique de la Chesnaie, ce pavillon réutilise des wagons de l'Orient-Express. Leur déplacement dans un contexte de soins du mouvement alternatif des années 70 deviennent la métaphore d’une reconstruction possible.

Le docteur Jeangirard, fondateur de la clinique fait de nouveau appel à Chilpéric de Boiscuillé pour la construction d’un second pavillon : l’Orient-Express Hôtel. Cinq wagons datant de 1928 « objets de mémoire qui ne s’usent pas et parlent à tout le monde », sont reconvertis en salle à manger et cuisine, salles de réunion, locaux de service et ateliers organisés autour d’une cour ouverte sur un parc.

Ce projet construit avec les étudiants de l’École spéciale d’Architecture, les équipes soignantes et les malades, fait de l’enseignement de l’architecture, l’auto-construction et la participation des usagers un même programme. Il s’inscrit dans le contexte des mouvements de la psychothérapie institutionnelle apparu en France après la Libération et plus largement de l’anti-psychiatrie. L’enfermement asilaire et les méthodes de soins coercitives étaient dénoncées politiquement et socialement. En lien avec les thèses défendues par l’éducateur et pédagogue Fernand Deligny, cette expérience collective ne renvoie ni à l’idée de rééduquer ni de soigner les patients, mais bien « d’entreprendre avec eux une dérive ». Affranchie des cadres de pratiques courantes, cette initiative illustre le potentiel libératoire du recours au chantier comme expérience performative et sensible dans la construction de la société.


la projection sera suivie d’une rencontre autour du thème folie et environnement, avec :
Chilpéric de Boiscuillé, architecte
Guillaume le Blanc, philosophe, professeur de philosophie sociale et politique à l’université de Paris-Diderot, co-commissaire de l’exposition inservitude
Philippe Rassat, pédopsychiatre
Martine Benchimol, psychanalyste

une rencontre proposée dans le cadre de l'exposition inservitude

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