Les incompatibilités spatiales entre l’industrie et l’habitat ainsi que le coût exponentiel du foncier ont pour conséquence de vider progressivement la ville centre de ces activités économiques. Mais avec la mutation des modes de production et le développement de l’urbanisation hors de la ville centre l’enjeu de la cohabitation est de nouveau sur la table, et Bruxelles est une des premières villes européennes à avoir posé cette question. Elle souhaite redonner une place à l’activité économique en ville et trouver des façons de mieux l’intégrer en périphérie.
Dans la Métropole Jardin les grandes activités économiques fonctionnent souvent en autonomie. Dépendantes des flux entrants et sortants, elles se branchent aux grandes infrastructures métropolitaines mais sont en négation complète du contexte local dans lequel elles s’implantent.
Si nous devons aujourd’hui tous faire un pas pour nous rapprocher les uns des autres cela vaut pour l’activité économique tout autant que pour l’habitat. Il s’agit de trouver les outils pour que les activités économiques participent productivement au territoire local dans lequel elles s’implantent : retrouver une conscience territoriale, recentrer la mobilité, réduire leur empreinte physique et offrir des qualités urbaines à leurs voisins.
À l’invitation d’Anthony Jammes, André Kempe (architecte, Rotterdam) et Benoit Moritz (architecte urbaniste, Bruxelles) questionnent l’intégration des grandes activités au sein de la Métropole Jardin, les deux échelles étant perpétuellement liées.
avec
André Kempe architecte, Rotterdam
Benoit Moritz architecte urbaniste, Bruxelles
et Anthony Jammes architecte urbaniste, Paris
Formés à l'université de Dresde, André Kempe et Olivier Thill ont établi leur agence à Rotterdam après avoir voyagé en France et au Japon. Récompensés par le prestigieux Maaskant Prize des jeunes architectes dès le début de leur carrière, ils étendent leurs réalisations en Allemagne, Autriche, Belgique. Leur démarche relève le paradoxe d'une commande désirant à la fois une architecture neutre, standardisée et adaptable, tout en se voulant clairement identifiable. Grâce à sa participation à plus de deux cents concours dans le monde entier, l’Atelier Kempe Thill a figuré dans quelque cinq cents publications dans le monde entier, dont quatre monographies.
Benoit Moritz est architecte et urbaniste. Il a réalisé des études et projets d’urbanisme tant à Bruxelles qu’en Wallonie. En 2001, il a cofondé le bureau MSA à Bruxelles avec Jean-Marc Simon. Il est aussi enseignant chargé des cours d’urbanisme à la nouvelle Faculté d’Architecture ULB La Cambre-Horta. Ses recherches sont centrées sur les dynamiques de projets urbains actuellement en cours dans les villes belges ainsi que sur les jeux d’acteurs qui y sont liés. Il a récemment publié « Architecture et marché immobilier, un mariage (im?)possible ? ».
MSA est un bureau d’études et de projets, en architecture, aménagement d’espaces publics et urbanisme. Dans le cadre d’études d’urbanisme, l’agence réalise un travail en amont des pratiques conventionnelles de l’architecture, travail qui vise à détourner les pratiques instituées au profit de nouvelles visions et méthodologies de projets. MSA réalise aussi dans une même optique des projets d’architecture, d’aménagement d’espaces publics et des ouvrages d’art. MSA est intéressé par toutes les échelles de projet s: de l’abribus implanté Porte de Flandre à Bruxelles au projet d’urbanisme pour le site Josaphat (35 hectares) en passant par la réalisation architecturale d’opérations d’échelle intermédiaire (projet de logements Navez et projet Divercity).