La ville est, depuis le début de l’urbanisation il y a environ 6 000 ans, le lieu où l’on vit ensemble : pour l’opportunité, la sécurité, l’économie, l’envie de relations et toutes les autres raisons qui font que nous nous rassemblons. Vivre ensemble dans un certain environnement demande une organisation sociale et la structure physique de la ville en est toujours la matérialisation.
La crise écologique et sociale dans laquelle nous ne faisons qu’entrer, et qui va modifier notre habitat naturel pour des siècles à venir, nous oblige à nous poser une question : de quoi avons-nous réellement besoin, pas seulement pour survivre mais pour vivre pleinement ? De quelles structures sociales avons nous besoin et quelles formes peuvent-elles prendre dans un environnement physique donné ?
Le retour au local, à une vie plus simple et primitive est une image attrayante par sa simplicité dans un monde de plus en plus rapide et global, comme en témoigne la popularité du récit de Thoreau et la cabane de Walden où nos vies se réduisent aux simples nécessités comme la nourriture, l’abri, les vêtements et l’énergie primaire.
Mais cela ne suffit pas. En tant que société nous avons besoin de plus. Nous avons besoin de relations avec les autres, nous avons besoin d’un lien avec la nature et nous avons besoin de liberté, de pouvoir exprimer et vivre notre vie de façon personnelle et créative. Ce sont des besoins universels, que nous partageons tous, où que nous soyons.
Dans un monde ou nous cherchons constamment à nous différentier nous devons parler de ce qui nous rassemble pour regarder ailleurs et apprendre les uns des autres, sans jamais renier les spécificités indéniables des villes et de nos environnements naturels.
À travers un regard croisé sur quatre territoires cette exposition explore le potentiel futur d’un troisième type de ville ni centre ni périphérie, la métropole jardin, et sa capacité à offrir un cadre commun qui réponde à tous nos besoins.
GRAU, Paris, 2022
Susanne Eliasson et Anthony Jammes sont architectes urbanistes, fondateurs de l’agence GRAU (abréviation de Good Reasons to Afford Urbanism) et lauréats du Palmarès des jeunes urbanistes 2016. GRAU opère à l’intersection de l’architecture et de l’urbanisme depuis plus de dix ans en France et en Europe, à travers différents projets de renouvellement urbain, de densification de territoires existants et de projets de nouveaux quartiers.
Depuis 2010, ils mènent plusieurs études sur des quartiers résidentiels des années 1950, 1960 et 1970, tels que les projets de renouvellement du quartier Grand-Parc et de transformation de la Cité-Claveau, à Bordeaux. L’agence s’intéresse plus particulièrement aux problématique de l’habitat dans des territoires à faible densité.
Ils mènent ainsi depuis plusieurs années une recherche sur le potentiel de la ville jardin, initiée en 2014 dans le cadre du plan-guide du quartier Caudéran à Bordeaux, en collaboration avec Michel et Claire Corajoud. Cette recherche les a conduits à Phoenix en Arizona, où ils ont étudié les structures de logements collectifs construites par l’architecte américain Alfred N. Beadle.
En 2017, ils publient Apprendre de Caudéran, un ouvrage qui interroge comment le quartier de Bordeaux Caudéran pourrait être un prototype de ville jardin. Paralèllement à leurs activités au sein de GRAU, Susanne Eliasson et Anthony Jammes enseignent respectivement à la Peter Behrens School of Arts de Düsseldorf et à l’école nationale supérieure d’Architecture de Versailles. En 2022 Susanne est nommée architecte conseil de la ville de Bordeaux
grau-net.com