Le projet mené par Laurent Tardieu au collège Simone-Veil a consisté à amener les élèves à acter, par la construction de mobilier, de nouvelles approches des espaces qu’ils fréquentent quotidiennement, ainsi que des règles et des codes comportementaux qui s’y appliquent.
Architecte et menuisier, Laurent Tardieu s’est appuyé sur la malléabilité du bois pour permettre à un groupe formé des élèves d’une classe Ulis et des élèves du Conseil de la vie collégienne (CVC) de réaliser des éléments de mobilier, de leur conception à leur réalisation. Il s’agissait de repenser les espaces, de les requalifier, afin de formaliser des usages existants, ou d’en proposer de nouveaux. L’un des angles privilégiés était celui du corps dans sa relation à l’espace d’apprentissage. Les élèves ont ainsi été invités à réfléchir aux liens existants entre l’apprentissage, l’assimilation des connaissances et la posture physique qu’on leur demande d’adopter.
Faut-il forcément être assis pour apprendre ? Cette simple question a conduit à la création de plusieurs éléments permettant une posture inclinée, pensés comme du mobilier de soutien pour un usage occasionnel. Il ne s’agissait pas tant de créer de nouvelles normes que d’offrir des alternatives à l’assise conventionnelle structurée par l’équipement générique du milieu scolaire.
Architecte et menuisier, la spécificité du travail de Laurent Tardieu est d’associer conception et fabrication au sein d’une même structure professionnelle, sous la forme d’une agence-atelier au sein de Darwin ecosystème. Dans ses projets, la forme est rationalisée dans un souci d’économie de coût et de matière, refusant toute sophistication gratuite, assumant au contraire une forme d’esthétique dans la brutalité. Dans son atelier, sa démarche relève du bon sens. Plus largement, cette simplicité est une manière d’affirmer une architecture accessible et responsable.