exposition
  • INSIDERS

  • pratiques, usages, savoir-faire

Comment le rapprochement de ces deux cultures – savante et populaire – généralement opposées, génère-t-il une remise en question de la discipline architecturale ? Cette dynamique d’échange permet-elle que l’architecture déborde de ses frontières, pour refondre ses pratiques ?

exposition INSIDERS – pratiques usages et savoir-faire – experience practices know-how  / journal de l'exposition / identité visuelle : Gusto
exposition INSIDERS – pratiques usages et savoir-faire – experience practices know-how / journal de l'exposition / identité visuelle : Gusto / © V. Monthiers
exposition INSIDERS – pratiques usages et savoir-faire – experience practices know-how / ©V. Monthiers
exposition INSIDERS – pratiques usages et savoir-faire – experience practices know-how / ©V. Monthiers
exposition INSIDERS – pratiques usages et savoir-faire – experience practices know-how / ©V. Monthiers
exposition INSIDERS – pratiques usages et savoir-faire – experience practices know-how / ©V. Monthiers
exposition INSIDERS – pratiques usages et savoir-faire – experience practices know-how
exposition INSIDERS – pratiques usages et savoir-faire – experience practices know-how / ©V. Monthiers
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exposition INSIDERS – pratiques usages et savoir-faire – experience practices know-how / atelier chaises bordelaises, Raumlabor / ©V. Monthiers
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Insiders est consacrée en matière d’architecture aux savoirs, et savoir-faire, en prise directe avec les usages. Il s’agit pour arc en rêve, dix ans après la grande exposition MUTATIONS, de porter le regard sur un autre phénomène : la revanche du local, la construction de nouveaux récits, la recherche de l’Être ensemble. La situation de crise économique actuelle, ajoutée à l’urgence écologique, replace le politique sur le devant de la scène. Le changement de civilisation s’opère non plus seulement sous la pression du marché, mais avec l’impulsion des populations qui s’auto-organisent, et initient de nouveaux modes de production du cadre de vie. Localement et en réseau, de multiples expériences fabriquent de véritables territoires de projets, de relations à l’Autre. Cette nouvelle condition de l’architecture qui touche dans l’espace et le temps à la finitude du Monde voit naître d’autres modes de conception et de création, transdisciplinaire,au contact des habitants. La sélection des travaux exposés témoigne de modes d’exercice alternatif du métier d’architecte. Ces explorateurs du quotidien font acte d’un engagement démocratique et partent à la conquête d’un nouveau monde plus solidaire et plus citoyen, en ouvrant leurs pratiques professionnelles aux aspirations des gens ordinaires. La position de ces architectes-là refuse le statut du maître de l’oeuvre. Ils revendiquent le projet, dans la temporalité du processus, et dans le partage des savoirs ; pour faire oeuvre collective.

par Francine Fort
directrice générale d’arc en rêve centre d’architecture


Qu’en est-il des relations de l’art avec la culture populaire ? Cette question traverse depuis quelques années les différentes composantes de la programmation artistique du CAPC.
Après avoir étudié les rapports de l’art à la musique pop sunshine, aux utopies architecturales, à l’esthétique pavillonnaire des années 1970-80, au psychédélisme français, au cinéma et au théâtre comme dispositifs d’exposition, le musée amplifie ses recherches avec Insiders.
L’exposition examine en effet comment de nombreuses formes artistiques et pratiques culturelles réinvestissent et renouvellent la notion de folklore. Dans un monde bouleversé par la révolution web où sphères amateurs et professionnelles se mêlent, où « la culture de masse d’aujourd’hui [serait] l’art folklorique de demain » (Mike Kelley), le rôle de l’artiste semble être celui d’un chercheur nomade, circulant à la croisée des disciplines et dans des contextes toujours plus singuliers. Le répertoire infini de formes, d’images, de gestes et de techniques dans lequel il puise, lui permet de questionner sans cesse les limites de l’art tout en en renouvelant la spécificité.

par Charlotte Laubard
directrice du CAPC musée d’art contemporain


Effectuée dans les champs de l’architecture et de la ville, la sélection des travaux présentés résulte d’une enquête, sur le dialogue, sur les influences et les porosités qui relient aujourd’hui les cultures savantes aux cultures «populaires». Elle caractérise certes une époque marquée par l’inquiétude, saturée de références, tandis que prévalent des impératifs de prise de conscience et d’éthique environnementales. Incomplète mais néanmoins représentative, cette collection s’organise selon des axes sous-tendant ces préoccupations : célébrer, participer, recycler, transmettre. Elle montre que l’on peut construire différemment au moyen de savoir-faire alternatifs, en interrogeant le rapport entre pratiques professionnelles et amateurs et en renouvelant tant les modes d’action que les formes qui en résultent.

Comment le rapprochement de ces deux cultures – savante et populaire – généralement opposées, génère-t-il une remise en question de la discipline architecturale ? Cette dynamique d’échange permet-elle que l’architecture déborde de ses frontières, pour refondre ses pratiques, pour se mettre au service de modes de vie innovants, pour se solidariser avec les plus démunis,pour chercher de nouveaux territoires d’exercice, pour développer de nouveaux imaginaires?

Depuis quelques années, des architectes en nombre croissant développent des stratégies d’exercices qui constituent un nouveau répertoire pour la profession. Il est possible, dans cette génération spontanée, de lister des postures : celles qui se servent des technologies contemporainespour mieux réanimer l’artisanat ; celles qui cartographient les appropriations libres de la ville et l’architecture informelle pour mieux en comprendre les enjeux et les potentiels ; celles pour qui la construction est un outil d’enseignement ; celles puisant leur matière première dans les univers virtuels; celles qui font du recyclage, de la collecte et du détournement d’objets un réservoir d’idées ; celles autodidactes ayant choisi d’inventer leur propre légende architecturale ; enfin, celles qui font dérailler les certitudes, exploser les cadres institutionnels… tous renouvellent les usages pour tendre vers un idéal démocratique.

Nous avons choisi de mettre en avant ces travaux d’architectes qui affirment avec conviction la singularité de démarches non conventionnelles. Des architectes à la recherche de terrains de liberté et d’expérimentation, capables d’investir « des territoires sans qualités » et de transformer des situations marginales et précaires. Des architectes qui investissent l’espace public, si souvent confisqué, pour organiser et perpétuer des usages collectifs, des rites festifs et favoriser des tem-poralités aléatoires. Des architectes qui s’emparent des pratiques populaires, des modèles d’architecture spontanée. Des architectes qui renouent avec l’ornementation, avec le vernaculaire, avec l’artisanat. Des architectes, avec ou sans le titre officiel, mais faisant preuve néanmoins d’un nouvel engagement social et politique. Tous offrent autant de voies prospectives pour se frayer un chemin dans le monde qui se dessine afin de mieux l’habiter.

par Michel Jacques, Claire Petetin, Éric Troussicot, Francine Fort
commissaires pour arc en rêve centre d’architecture 


Depuis les premières recherches de l’académie celtique en 1804, chargée de recueillir les traditions, coutumes, usages et les langages, suivies par l’introduction du terme par l’Anglais William Thoms en 1846, le folklore (de « folk », peuple, et « lore », savoir) n’a eu de cesse de constituer une alternative à un pouvoir central, en étant lié à la définition d’identités locales. Il apparaît comme le lieu d’un affrontement symbolique : les savoirs des peuples face au savoir d’une élite attachée à l’idée d’universalisme. Aussi l’exposition prend-elle acte d’un changement de civilisation au sein duquel les règles d’un ancien partage entre « culture dominante » et « contrecultures » ont évolué : travaillant en réseau à l’intérieur d’un système global, les pratiques folkloriques actuelles procèdent par appropriations et transformations, délocalisations et relocalisations, métissages et recyclages.

Les insiders sont les membres d’un collectif qui partagent un savoir et le transmettent selon certains codes précis. Par contraste avec une posture d’expert, l’insider a en main les matériaux bruts du contexte culturel auquel il appartient et qu’il peut légitimement observer ou représenter. Les circulations, les transformations et le partage de ces savoirs constituent autant de propositions nouvelles que cette exposition veut investir.

Pour comprendre ces pratiques, la méthode générale du projet Insiders se fonde sur le principe de l’enquête de terrain, à la manière des premiers folkloristes qui opéraient sur leurs propres territoires par observations et recensements. Afin d’actualiser ce champ d’investigation, de nombreux « observateurs-participants » (artistes, curateurs, collectionneurs, collectifs…), situés à divers endroits du monde, ont été conviés à partager leurs expériences.

Nous avons choisi d’aborder chacun des projets artistiques à partir des pratiques, usages et savoir-faire dont ils procèdent, répertoriant pour cela les catégories de gestes qui les qualifient : amplifier (augmenter, ajouter…), bricoler (faire soi-même, démonter et remonter, transformer, adapter, développer…), célébrer (commémorer, défiler, s’initier…), échanger (emprunter, troquer, recycler, détourner…), collecter (accumuler, entasser, collectionner, archiver…), jouer (concourir, participer, défier…), reprendre (reconstituer, rejouer, imiter, recopier, reconnecter…), transmettre (partager des savoirs immatériels, des codes culturels et identitaires…). Tous ces gestes sont reliés par une activité commune, la collecte, bénéficiant dans le cadre d’Insiders d’un statut privilégié. Cette dernière – consistant à sélectionner, rassembler, valoriser et préserver des unités dans un ensemble – traverse les pratiques folkloriques, artistiques, anthropologiques et muséographiques. Toutes les propositions retenues dans l’exposition reposent sur un recueil d’objets, d’informations, d’événements singuliers, d’histoires mineures, dont les modes de restitution relèvent aussi bien de l’archivage sauvage, du film documentaire, du musée thématique que du récit et de l’action.

Face à l’extrême diversité de ces modes d’expression, l’exposition se refuse à toute synthèse pour tenter une forme plus hétérogène, entre ordre et désordre, à la manière d’un récit choral.
par Charlotte Laubard, Yann Chateigné Tytelman, Émilie Renard
commissaires pour le CAPC
Christophe Kihm, conseiller scientifique

les auteurs, artistes, architectes, collectifs et anonymes qui ont participés à l'exposition
2012 Architecten / Cornelia Lauf • 4 Taxis • Kim Adams • Cory Arcangel • Vladimir Arkhipov • Bertille Bak • Ball & Nogues Studio • Leah Beeferman • Patrick Bouchain • Alexander Brodsky • Patrice Caillet • Jean-Marc Chapoulie + Denis Savary • Raimond Chaves / Inti Guerrero • Cybermohalla / Cédric Vincent • Calin Dan • Burning Man Festival • Stefan Canham + Rufina Wu • Crimsons Architectural Historians + Felix Rottenberg • Burö Detours • Jeremy Deller • Daniel Dewar & Grégory Gicquel + Mick Peter + Aiden & Agnes Fynch • Stephane Doesinger • Jimmie Durham • Thierry Ehrmann • El Ultimo Grito • EqA • Ruth Ewan • Fashion Architecture Taste • Peter Fattinger + Design-Build • Cao Fei • Peter Fischli & David Weiss • Pierre Fisher et Justin Meekel • Freistilmuseum / Tiphanie Blanc • Terunobu Fujimori • Anna Galtarossa & Daniel Gonzalez • Dionisio Gonzalez • Gramazio & Kohler • Richard Greaves • Peter Haimerl • Helen & Hard • Anna Heringer & Eike Roswag • Hild und K • V. T. Houteff / Jim Shaw • Interbreeding Field • Pierre Joseph • Alan Kane • Igloo Media Patrimoniu • Mike Kelley • le Vilain • Laurent Legall • Jacques Loeuille • Abu Bakarr Mansaray • Joseph Marzolla • Asier Mendizabal • Mathieu Mercier • MMW • Christodoulos Panayiotou • Gaël Peltier • Nikolay Polissky • Marjetica Potrc • Raumlabor • Pedro G. Romero / Archivo F.X. • Adelfo Scaranello • anonymes / Janet Lee Scott • Dubravka Sekulic & Ivan Kucina • SPEEDISM • Sitesize • Brad Templeton • Suzanne Treister • Oscar Tuazon • Marcel Türkowsky • Viljoen & Bohn • Kaï Vockler + Archis Interventions • Mario Ybarra Jr. • Raphael Zarka • Andrea Zittel

arc en rêve centre d’architecture + CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux

dans le cadre d'Evento, le rendez-vous artistique & urbain de Bordeaux

ressources
ouvert tous les jours
de 11:00 à 18:00
sauf lundis et jours fériés
Entrepôt
7 rue Ferrère
33000 Bordeaux
arc en rêve est soutenu par
merci à nos partenaires privés qui accompagnent l’activité d’arc en rêve
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