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  • écrans urbains #7

  • cycle Nouvelles saisons

Écrans urbains est un projet de recherche explorant les liens entre l'architecture et le cinéma, organisé en partenariat avec le cinéma Utopia à Bordeaux autour de la projection d'un cycle de films.

Dans le cadre de l’exposition Nouvelles saisons, autoportraits d’un territoire, écrans urbains vous propose trois films tournés dans le territoire girondin.

mardi 18 mars 2025 – 20:00 : Des gens sans importance d’Henri Verneuil, 1956

Sur la Nationale 10, entre Paris et Bordeaux, Jean Gabin aux commandes de son semi-remorque fonce tête baissée vers son drame personnel, et celui, plus collectif, de la dissolution de la culture prolétarienne.

mardi 15 avril 2025 – 20:00 : Rodéo de Lola Quivoron, 2022

L’imaginaire fantasmé d'une bande de jeunes voyous qui parcourent les faubourgs de Bordeaux à moto, à la recherche d'une improbable délivrance.

mardi 13 mai 2025 – 20:00 : Merci la vie de Bertrand Blier, 1991

Blier, en appareilleur de rêves, choisit le front de mer de Lacanau comme décor d'un drame onirique. Les bâtiments ennuyeux des stations balnéaires de la classe moyenne deviennent le décor irréel d'un psychodrame comme lui seul sait le faire.



Tournage du film «Des gens sans importance » d’Henri Verneuil.
Tournage du film «Des gens sans importance » d’Henri Verneuil. / ©Archives Sud Ouest
« Rodéo » de Lola Quivoron, 2022
« Rodéo » de Lola Quivoron, 2022
« Merci la vie » de Bertrand Blier, 1991
« Merci la vie » de Bertrand Blier, 1991


Des gens sans importance 
Henri Verneuil, 1956


durée du film : 1h41
mardi 18 mars 2025, 20:00, cinéma Utopia

Premier film d’un cycle de trois longs métrages consacrés aux représentations cinématographiques de Bordeaux, Des gens sans importance plonge le spectateur dans une culture depuis longtemps discrédité, où la conscience professionnelle a pour fondement l’appartenance de classe.
Les films de routiers forment un sous-genre du road-movie qui se distingue par son attention portée aux conditions de vie des travailleurs de l’asphalte. C’est le cas de Des gens sans importance, mélodrame tourné en 1956 par Henri Verneuil, sur la nationale 10 qui relie Bordeaux à Paris. Si les quelques plans des quais de la Garonne, dans leur configuration portuaire, justifient l’intérêt architectural du film, c’est ailleurs que réside sa véritable richesse.

Pour commencer, Des gens sans importance ressuscite le lien étroit, presque intime, que les routiers entretiennent avec leur véhicule. Réalisé à une époque où la conduite de nuit se faisait à deux, le film est un hommage à la mécanique française, avec Jean Gabin aux commandes d’un gros semi-remorque Willème « nez de requin » ce qu’il y avait de plus imposant sur les routes de France, juste avant la création des autoroutes.

Le film restitue aussi avec justesse l’esprit de camaraderie et de solidarité qui prévalait encore dans les années 1950. Les années 1960, avec leur culte de la modernisation et du consumérisme, ne sont pas loin. Cette archéologie d’une conscience de classe résonne étrangement à une époque, comme la nôtre, vouée à liquider les derniers résidus d’une quelconque culture prolétarienne.
Des gens sans importance a ceci de précieux de ressusciter une culture du travail aujourd’hui en voie de disparition, perdue dans les nouveaux esclavagismes de la précarité et du chacun pour soi. Si l’architecture revient au-devant de la scène, c’est dans le sens d’une architecture des rapports humains, d’une éthique prolétarienne et des solidarités visibles et moins visibles, qui structurent la psychologie populaire, et dont ce film est un témoignage.

 Séance présentée par Christophe Catsaros

 

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