L’élément déclencheur de salle de classe, architecture de l’adolescence est le destin de cette génération qui a dû vivre le passage à l’âge adulte pendant une pandémie.
L’expérience du confinement en matière d’apprentissage a été paradoxale : elle a transformé les élèves, contraints d’étudier à la maison, sans vraiment modifier les espaces d’apprentissage, restés inchangés à leur retour dans l’enseignement collectif.
Deux ans ont suffi pour créer un hiatus. C’est à partir de ce questionnement que s’organise l’archéologie de l’adolescence à travers le dispositif qui la configure dans la seconde moitié du 20e siècle : la salle de classe.
Comment ces espaces ont-ils été conçus ? Comment ces communautés d’apprentissage ont-elles été générées et à quel écosystème culturel et social sont-elles soumises ? Qu’est-ce qui les a constitués en corps politiques ? Quelle normativité et quel sens de la transgression ont configuré l’éducation artistique ? Comment l’éducation professionnelle organise-t-elle les rapports entre travail et savoir ?
Ces différentes questions correspondent aux différents chapitres de l’exposition : Production, Corps, Assemblée, Transgression et Profession.
Chacun de ces thèmes s’appuie sur un bâtiment emblématique de l’histoire de l’architecture moderne et sur une quinzaine de réalisations ultérieures qui en déclinent les principes fondamentaux. Chaque thème a donné lieu à un film dans l’une des cinq écoles emblématiques, à partir de l’expérience de leurs utilisateurs : les adolescents. À ce témoignages s’ajoute une histoire matérielle de l’évolution de la salle classe. Les éléments tangibles qui composent ce tableau sont de deux ordres : d’une part, la manière dont la culture architecturale enregistre ces événements et, d’autre part, le lien intime qui s’établit entre la subjectivité de ceux qui apprennent et la spatialité par laquelle l’apprentissage s’accomplit.